Avoir une double nationalité était une question d’honneur…
Voyages… l’humiliation des visas… les longues heures d’attente… les regards dégradants.
Une semaine de guerre et les choses changent de perspective.
Maintenant… une double nationalité est une question de survie.
En ces temps de destruction massive…
Seuls les étrangers sont permis de quitter le territoire libanais… en toute sécurité.
Etre libanais n’est plus une affaire courante d'outrages quotidiens… elle est passée au niveau supérieur.
Au stade de la survie.
La vie et la mort sont une histoire de nationalité…
De droit de naissance.
Certains l’ont… d’autres pas.
Certains sont condamnés à se battre toute leur existence pour le droit de vivre.
La mort est un acquis de droit… la vie est un combat journalier.
Ce pays qu’on aime et dont nous portons la nationalité… n’existe pas.
Ce n’est pas un pays… mais une zone de combat.
Un terrain de guerre.
On ne lui octroie aucun droit… aucune chance.
Sauf celle de se renouveler…
De se reconstruire à l’infini.
De basculer constamment en déséquilibre sur un pied… un orteil… un ongle.
Ses gestes maladroits de démocrate… d’indépendant ne lui valent que des sanctions.
Des peurs.
Il se bat comme un clown triste sur le fil de plus en plus transparent dans un Moyen-Orient en sang et en pétrole.
Il garde son sourire crispé et impuissant… jusqu'à la fin.
Jusqu'à l’anéantissement.
La disparition.
Ce sphinx timide et faible… qui essaie de renaître de ses propres ponts… de ses routes… ses habitations… ses civils et ses martyrs.
Il n’est jamais assez mort… ou peut-être l’est il trop…
Ses cendres sentent l’impuissance… et la fatalité.
Ses contradictions laissent des effluves de désespoir et de bras baissés… coupés.
Pourtant son âme attend encore le lever du jour…
Et nous… de nouvelles vies.
Loin… si possible.
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